"Ecrire c'est se cacher derrière les mots , tout en se mettant à nu ."

Il était une fois ,un oiseau jaune à pois rouges . Il cherchait les siens , à longueur de temps . Il disait : " Je suis l'oiseau jaune à pois rouges , auriez vous vu les miens ? Je m'ennuie , je suis las .. je veux retrouver ma maison !"

Souvent ses congénères le prenaient pour fou , simplement à cause de ses pois , et aussi parce qu'il répétait sans cesse cette même phrase ; il ne pensait qu'à ça , retrouver une famille . Or , on ne peut pas savoir , combien il est difficile , de vivre sans ses semblables , quand on est bien entouré .

C 'était un oiseau rare . Ce qu'il ne savait pas , c'est qu'il était le seul oiseau de ce genre ...

Un jour il rencontra un oiseau rouge à pois jaunes .. Il se posa plus haut que lui , juste pour l'impressionner , et lui lança : " Je suis l'oiseau jaune à pois rouges , auriez vous vu les miens ? Je m'ennuie , je suis las.. je veux retrouver ma maison ! "

L'autre répondit : " Je suis l'oiseau rouge à pois jaunes , auriez vous vu les miens ? Je m'ennuie , je suis là .. je veux retrouver ma maison . "

Interloqué , l'oiseau jaune à pois rouges , descendit d'une branche , et se mit à considérer de plus près cet autre ,qui lui ressemblait un peu  mais pas tout à fait ....

Les deux presque semblables , se mirent à piapiater . Ils parlèrent de pois et du temps qu'ils passaient à essayer de s'en débarrasser ! Ils n'étaient pas de la même couleur , certes , mais ils en portaient tous les deux , et savaient combien ces tâches , pouvaient être préjudiciables . Tous deux d'ailleurs ,avaient été jetés du nid par leur mère , et n'avaient cessé depuis , de chercher une famille ...

De" pois communs en pois communs" , ils décidèrent de diner ensemble , ils avaient une passion commune pour les fruits de mer . (Toutefois il est à noter que l'oiseau jaune à pois rouges adorait le poulpe et que son autre , lui , n'avait d'yeux que pour les crevettes .)

Il firent ripaille , puis décidèrent de se poser tout en haut du clocher de l'église , sur la crête du coq ( cette histoire se passe en France , voilà pourquoi ils se posent sur un coq et non sur un croissant de lune . ) Ils admirèrent la lumière du coucher de soleil , à travers les jolis vitraux ...

L'oiseau jaune à pois rouges osa un baiser qui claque , l'oiseau rouge à pois jaunes l' accepta et , pire , lui rendit ! Ils étaient tous deux aux anges , sur le clocher de cette église ...

Quelques temps après , ils s'installèrent dans une maison troglodyte ... encore quelques temps après , deux oeufs éclorent dans leur joli nid : naquirent deux petits oisillons , un jaune et un rouge ...Ils vécurent heureux , à cela près que les deux oiseaux  n'eurent de cesse , d' enguirlander leur progéniture : ils passaient leur temps , pinceau à la main , à se dessiner sur les plumes , des pois jaunes et des rouges ...

Je fais partie de ces adultes qui croient encore au père Noel , au loup qui rôde et aux trois petits cochons .

Mais il y a pire , bien pire ...accroche toi à ton string : je crois au prince charmant !

C'est un petit peu fort de cappuccino venant d'une femme fraichement séparée , mais bon j'assume mes incohérences .. Les princes , je ne peux qu'y croire , parce que j'en ai rencontré !

Pour rencontrer un prince il faut :

- que ce soit le jour où tu ais mal accordé les couleurs de tes fringues ( genre écharpe jaune avec pantalon vert ... )

- le jour où ton acné prémenstruel se la joue CGT en gare d'Austerlitz un 23 Octobre 2012 .

- le jour où tu as mangé quatre parts une demie part de gâteau au chocolat et qu'il t'en reste une mouchette au coin de la bouche .

BREF , pour rencontrer un prince charmant , il faut que tu penses être  INVISIBLE , VOIRE RIDICULE !

Ben oui  , tu le verras passer à côté de toi brun ténébreux, le regard envoutant , un livre de Cuelho à la main (  chacun sa définition du prince charmant , hein !) . Tu voudras t'approcher de lui et  tenter une citation du type : " On ne voit bien qu'avec le coeur ... "  ou " Il y a des sympathies si réelles , qu'en se rencontrant , on semble se retrouver ."

Tu  voudras faire tout ça mais tu n'auras pas le courage , parce que  tu viendras de croiser ton image dans la vitrine d'un magasin ... Tu le laisseras filer ...

Mais tu auras bien tort , parce que le prince charmant lui , quand  il t' auras croisé il aura vu : une jeune femme pétillante avec ses couleurs vives , ne cherchant pas à cacher ses imperfections ( et qui du coup , acceptera les siennes ) , qui avait l'air bien gourmande et pis d'ailleurs il aurait bien passé sa main à la commissure de tes lèvres ....

Pour rencontrer un prince charmant , il faut se dire qu'on n'est ni pire ni mieux qu'une autre ...Pour rencontrer un prince charmant , il faut d'abord accepter d'être une princesse .... :-)

Quel rapport avec le crocodile dans ma chaussette ? A ton avis ?!

 J'avais une idée bien calée des mères qui quittaient le nid conjugal. J'utilisais pléthore de noms d'oiseaux à propos de ces femmes indignes , qui , volages d'après moi  , préféraient leur indépendance , plutôt que de rester sous l'aile de leur mari .Si je croisais une maman qui avait choisi le travail aulieu de donner la béquée , je lui volais dans les plumes ... Bref , j'étais pétrie de certitudes ...J'évitais de voir ce que j'étais moi même devenue ..Comment peut on se mentir autant ?

Quatre , nous étions quatre . Schéma habituel d'une famille nucléaire ...Quel intérêt de savoir si nous étions heureux ? Nous étions quatre !

Je me souviens d'avoir crié au scandale , quand madame Badinter ironisait sur les mères devenues selon elle , de simples primates ... Depuis je l'ai lue ...

Puis nous sommes passés à trois . J'ai pris mon envol ! Dieu que c'est haut ! Je me suis délestée de ces certitudes , plus de carcan psychologique .Faire face .

C'est difficile le regard des autres , les questions de ceux qui n'avaient rien vu venir ...Serais je devenue simple hédoniste ? Jouisseuse ?

"-J'étouffais vous savez ! Une asphyxie lente , insidieuse ..." 

Je suis une mère ..mais je suis une femme ! Voilà ce que ça donne de trop s'oublier ...

Je cherche mon équilibre , funambule fragile , à la merci d'un simple coup de vent ...

Trois , nous sommes trois , mes petits et moi ..

( Certitude : une certitude immédiate (ou opinion) que l'on devrait distinguer de la vérité, en cela qu'elle puisse en avoir les apparences externes sans l'être tout-à-fait.)  Source Wikipédia .

Photo : Olivier P.

 Je me souviens de pommes et de cynorhodons , je me souviens d'un joli refuge , d'une grande maison sous la vigne ... Je me souviens de mes enfants près de moi tout le temps, mais si loin en fait ...

Et puis je me souviens des cris , des larmes, des boules au ventre , de l'impression de ne plus être moi même , d'être le fantôme de ma maison ...Je me souviens du poids des mots ...des maux ...je me souviens du bord du gouffre .Des tentatives répétées de réconciliations , du regard de mes enfants qui semblait s'éteindre ...

Alors il y a eu l'été , les bagages pour ce long voyage qui commence tout juste , je ne sais pas encore où je vais , sept chemins s'offrent à moi ...

Je suis partie . J'ai encore du mal à y croire parfois ...je suis partie ... J'ai voulu emmener les enfants et puis j'ai dû me résigner , ce sera une semaine sur deux , et encore , pas tout à fait ... mais je ne perds pas espoir , un jour peut être ..

Dire au monde que je suis heureuse serait mentir : non je ne le suis pas ...mais je suis libre ... le bonheur viendra ...je suis enfin prête à le prendre en pleine figure ...

Je ne sais pas de quoi sera fait ce blog , mais je le veux vivant ! La vie n'est pas un long fleuve tranquille ;mais parfois , il suffit d'un joli rayon de soleil , d'un gâteau au chocolat , d'une famille d'escargots et de champignons rouges , pour apaiser un coeur un peu lourd . Tu viens ?